La Valeur de l'information : entre dette et don

L'information est-elle une ressource naturelle monnayable comme le bois ou le charbon, ou est-elle un bien public appartenant à tous, sans valeur et fédérant le lien social ? En réalité il semble que l'information ne soit ni un bien, ni un service. Elle est plutôt une entité immatérielle que les lois de l'économie classique sont incapables d'évaluer. A une époque où l'information joue un rôle de plus en plus important, il convient de se poser la question de sa valeur (matérielle ou immatérielle), de son poids économique (quantifiable ou non) et des nouvelles lois socio-économiques qui permettraient de l'évaluer justement (lois de l'économie néo-monétariste ou lois socio-économiques). Mais l'information est-elle seulemnt évaluable ?En fait les économistes quand ils tentent de quantifier l'information, quantifient seulement l'événement issu de l'information. Et l'on se rouve confronté au paradoxe suivant : pour apprécier la valeur économique d'une information, il faut que l'acheteur puisse la quantifier et l'évaluer. Mais pour l'évaluer il doit avoir les moyens de l'apprécier. Et uns fois qu'il l'a, il n'a plus besoin de l'acheter puisqu'il la possède déjà. Ni les théories socio-économiques des conventions, ni les théories de l'agence ou des coûts de transactions, encore moins les théories néo-monétaristes ne sont capables d'appréhender correctement la valeur de l'information dans la mesure où cela implique de définir ce qu'est réellement la valeur d'une chose matérielle ou immatérielle. La figure du don et de la dette apporte une réponse à l'interrogation sur la valeur de l'information. Etant un bien public immatériel et inappréciable, l'information s'inscrit dans le processus anthropologique de la donation avec ses singularités. Les réseaux interpersonnels ou les réseaux inter-organisationnels d'information comme Internet (intra ou extranet) sont des témoignages significatifs de l'évolution du statut et de la fonction de l'information, témoignages qui nous obligent à sorttir de nos repères économiques traditionnels. Texte de couverture